II

j’ai pris refuge dans une église toujours ouverte
les coussins attendaient que leur brodeur s’y agenouille
prie contre le vent
le vent chantait dehors
il criait pour me dévorer
j’ai pris refuge dans l’église
seule entre ses murs noirs éclairés par la forme des martyrs découpée dans les vitraux
les portes grinçaient
seule et protégée
les larmes aux yeux bien sûr le vent le sable
mon père pourquoi m’avez-vous abandonné
je suis ressortie
il y avait toujours écrit sur la porte ‘unlocked’
les bibles sont restées dans le noir
au-dessus des coussins brodés de ciel bleu
en attente
seules, ces bibles dans le noir entourées d’un vent lointain
scrutées par les regards exigeants des saints
surmontées de croix monstrueuses
enfermées par des pierres sombres
seules
savantes inutiles
pages recourbées par des doigts usés
sans traces digitales
par des yeux vitreux
qui ont trop attendu posés sur l’horizon incertain
loin sur la mer       
abandonnées et rouges
irrégulièrement posées
je les ai laissées là

Comments

[gazzi]

Me encanta como escribis, esa mezcla de ternura-misterio-naturaleza-miedo-amor, te queda muy bien.
Queremos mas!